Brésil : vers la destitution de Dilma Rousseff ?

02/12/2015
Brésil : vers la destitution de Dilma Rousseff ?

Dilma Rousseff

Eduardo Cunha, président de la chambre basse du parlement brésilien, a annoncé mercredi avoir accepté d'entamer une procédure de destitution à l'encontre de la présidente Dilma Rousseff. La procédure concerne des accusations de maquillage des comptes de l'Etat.

Ces malversations auraient eu lieu entre 2014 et 2015. La demande avait été formulée en septembre dernier par l'opposition, qui accuse la présidente du Brésil, d'avoir fraudé le fisc et manipulé les comptes publics pour assurer sa réélection l'an dernier.

Une commission parlementaire spéciale formée de représentants de tous les partis doit désormais décider du bien-fondé de la destitution, qui devra ensuite être approuvée à la majorité des deux tiers. Si les députés votent la destitution, le Sénat disposera ensuite de 90 jours pour se prononcer à son tour.

M. Cunha, farouche adversaire de Dilma Rousseff, a annoncé sa décision en conférence de presse après plusieurs mois de suspense, alors qu'il est lui-même accusé de corruption dans l'affaire Petrobras et menacé de perdre son poste. Cette décision pourrait plonger le Brésil dans une grave crise politique susceptible de paralyser de longs mois le géant d'Amérique latine.

En cas de mise en accusation, Dilma Rousseff serait écartée provisoirement de ses fonctions pendant un maximum de 180 jours. "Je ne fais pas cela de gaieté de coeur, je sais que c'est un geste délicat à un moment où le pays traverse une situation difficile", a ajouté M. Cunha.

Ce député évangélique ultra-conservateur est membre du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre), principal allié du Parti des travailleurs (PT, gauche) de la présidente Dilma Rousseff au sein de la coalition au pouvoir au Brésil. M. Cunha a pris depuis des mois ses distances à titre personnel vis-à-vis de la présidente. 

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