Elections US : sondages serrés

07/11/2016
Elections US : sondages serrés

Campagne impopulaire

Donald Trump et Hillary Clinton mettent un point final lundi à une campagne présidentielle américaine âprement disputée et à l'issue incertaine: les sondages sont serrés, même s'ils donnent un léger avantage à la candidate démocrate sur le républicain.

Mme Clinton, 69 ans, qui espère devenir mardi la première femme présidente des Etats-Unis, avait prévu lundi deux étapes en Pennsylvanie, une dans le Michigan, et une en Caroline du Nord.

Dimanche soir, à Manchester (New Hampshire), elle s'est présentée comme la candidate de la "réconciliation". "Nos valeurs fondamentales sont en jeu", a-t-elle aussi souligné.

La démocrate a vu dimanche disparaître la menace de poursuites dans l'affaire de ses courriels. Le directeur du FBI James Comey a écrit qu'après l'examen de nouveaux messages - dont il avait annoncé la découverte le 28 octobre, s'attirant de vives critiques si près de l'élection - il maintenait sa position de juillet selon laquelle il n'y avait pas matière à poursuivre Mme Clinton.

Il n'est toutefois pas sûr que ce nouveau rebondissement à deux jours du vote répare les dommages infligés à la candidate par la réouverture de l'enquête.

Donald Trump, 70 ans, était lui attendu lundi en Floride, Caroline du Nord, Pennsylvanie, New Hampshire et Michigan. Les deux candidats ont le même objectif: grappiller la moindre voix qui pourrait faire basculer à leur profit les Etats-clés.

Les Américains n'attendent eux plus que la fin de cette longue campagne entre deux candidats historiquement impopulaires (50% n'aiment pas Mme Clinton, 62% M. Trump), marquée par les insultes et les révélations de caniveau.

Mme Clinton est à 44,9% des intentions de vote au niveau national contre 42,7% pour Trump, selon la moyenne des plus récents sondages établis par RealClearPolitics (RCP). En Floride, Etat-clé sans lequel Donald Trump ne devrait pas pouvoir l'emporter, Mme Clinton est à 47-46. Dans l'Ohio, Donald Trump est à 46,3-43,5 pour sa rivale, et en Caroline du Nord, il mène aussi à 47,3 contre 45,8.

Hillary Clinton a pour elle une longue expérience. Mais beaucoup d'Américains ne l'aiment pas. Ils doutent de son honnêteté.

La bataille a été plus difficile que prévu face à Trump, milliardaire populiste sans expérience politique mais que rien n'arrête, qui se présente comme l'outsider anti-establishment.

Il a capitalisé sur la colère et les frustrations de certains Américains inquiets de la mondialisation et des changements démographiques. Il a promis des solutions simples à tous les problèmes complexes. Il a menti, insulté les femmes, les Mexicains, les Noirs, les musulmans. Il a attaqué son adversaire sans relâche, surnommée "Hillary la fripouille".

"Elle est protégée par un système truqué", a soutenu Trump après l'annonce du directeur du FBI. "Hillary Clinton est coupable, elle le sait, le FBI le sait, les gens le savent, et maintenant, c'est au peuple américain de rendre la justice dans les urnes".

Peu importe que le milliardaire n'ait apparemment pas payé d'impôts pendant des années. Ou ait agressé des femmes. Ses supporters ne l'ont pas pour autant lâché.

Trump a au passage quasiment fait exploser un parti républicain, profondément divisé. D'autant qu'il n'est pas toujours en phase avec le parti. Il est hostile notamment au libre-échange.

Les outrances et scandales de la campagne présidentielle de la première puissance mondiale ont fait sourire ou consterné bien au-delà de ses frontières.

En Chine, notamment, ils ont été un don du ciel pour la propagande du régime chinois, dont les médias ne se privent pas de dénoncer les travers du système démocratique.

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