Fin de campagne dans un climat délétère

02/11/2016
Fin de campagne dans un climat délétère

Sondages incertains

Dans le sprint final d'une élection toujours indécise, la lutte est sans merci entre Hillary Clinton et Donald Trump. Elle se durcissait encore mercredi sur fond d'attaques personnelles d'une rare violence et d'incessants procès en incompétence.

De nouveau affaiblie par l'affaire de ses emails, la candidate démocrate est repassée à l'offensive contre son rival républicain. Elle l'accuse d'avoir "passé sa vie à dénigrer, dégrader, insulter et agresser les femmes". "Il a fait la preuve qu'il n'a pas le tempérament et les qualifications pour être président", a-t-elle lâché.

Donald Trump clame, de son côté, que son adversaire incarne un "passé sordide" de l'Amérique. "Nous sommes l'avenir brillant et propre", a dit le milliardaire dont la campagne a retrouvé vie après avoir été plombée par des scandales à répétition.

Son équipe de campagne a encore accusé mercredi Mme Clinton d'avoir "constamment placé les intérêts de son porte-feuille (...) avant ceux des Américains". Et dans ses innombrables meetings, M. Trump appelle à mettre sa rivale "derrière les barreaux".

Cette rhétorique a fini par faire sortir Mme Clinton de ses gonds. "J'en ai plus qu'assez des comportements négatifs, sombres, diviseurs et dangereux des gens qui soutiennent Donald Trump", a-t-elle lancé mardi lors d'un meeting en Floride. Un des manifestants avait exhibé une pancarte accusant son mari Bill Clinton d'être un violeur.

Ce climat délétère est sans précédent dans une campagne aux Etats-Unis. Il est encore électrisé par le rôle trouble joué par le FBI et par les cascades de révélations de la presse ou du site Wikileaks.

Le patron du FBI, James Comey, est aujourd'hui accusé par le camp démocrate de passer sous silence les "connexions" supposées de Donald Trump avec la Russie. Il était déjà sur le grill pour avoir décidé de relancer l'enquête sur le serveur privé de Mme Clinton quand elle était à la tête du Département d'Etat (2009-2013).

Mercredi, Yahoo News a, de son côté, exhumé une vidéo de 1988 semblant révéler une certaine proximité entre Donald Trump et une figure réputée de la mafia, Robert LiButti. Le New York Times a, lui, révélé que le magnat de l'immobilier avait utilisé, pendant les années 1990, de méthodes flirtant avec l'illégalité pour réduire sa facture fiscale.

Hillary Clinton devrait de nouveau attaquer le milliardaire sur ses tactiques d'évitement fiscal, au cours de son déplacement mercredi sur des terres républicaines du sud-ouest (Nevada, Arizona). Elle tentera aussi de rallier la communauté latino-américaine, cruciale dans l'élection du 8 novembre.

La candidate pourra de nouveau compter sur le soutien du président Barack Obama. Ce dernier sera mercredi à Raleigh (Caroline du Nord) pour apporter son soutien à son ancienne secrétaire d'Etat.

Donald Trump consacrera, lui, sa journée à une série de meetings en Floride (sud-est), un des principaux Etats-clé de l'élection avec ses 29 grands électeurs.

Pour l'emporter, un des deux candidats devra réunir au moins 270 grands électeurs répartis entre les 50 Etats américains. Les enquêtes d'opinion publique donnent toujours l'avantage à la démocrate. Mais leur moyenne établie par le site Real Clear Politics ne place plus Mme Clinton qu'à 2,2 points devant son adversaire (45,3% contre 43,1%) au niveau national.

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