'Le fil constitutionnel a été rompu' au Venezuela

31/03/2017
'Le fil constitutionnel a été rompu' au Venezuela

Nicolas Maduro

Le Conseil permanent de l'Organisation des Etats américains (OEA) devrait se réunir d'urgence lundi ou mardi, selon des sources diplomatiques, pour se pencher sur la crise politique au Venezuela, où la Cour suprême s'est octroyée les pouvoirs du Parlement.

Le secrétaire général de l'OEA, Luis Almagro, a formulé cette demande vendredi, après avoir dénoncé "un coup d'Etat auto-infligé" au Venezuela. 

M. Almagro assure dans un communiqué solliciter cette réunion "afin d'évaluer collectivement la situation et adopter les décisions opportunes", en vertu du règlement de cette organisation régionale qui rassemble une trentaine d'Etats du continent américain, dont les Etats-Unis. 

Le Venezuela, dirigé par le socialiste Nicolas Maduro, s'est attiré les foudres de la communauté internationale après la décision de la Cour suprême, réputée proche du pouvoir, dans la nuit de mercredi à jeudi de faire main basse sur la prérogative du Parlement d'édicter des lois.

La plus haute juridiction du pays avait plus tôt cette semaine retiré leur immunité aux députés de l'Assemblée, où l'opposition est majoritaire. 

Le chef de l'OEA a dénoncé ces décisions, qui représentent "les derniers coups avec lesquels le régime bouleverse l'ordre constitutionnel du pays et met fin à la démocratie". 

Il a reçu vendredi l'un des principaux dirigeants de l'opposition au Venezuela, Henrique Capriles, au siège de l'OEA à Washington.

"Les choses ont changé drastiquement parce que la branche de pouvoir la plus représentative de la démocratie a été bloquée", a déclaré M. Capriles devant les journalistes. Deux fois candidat à la présidentielle, il a dit espérer que le Conseil permanent de l'OEA affirme dans une résolution "que le fil constitutionnel a été rompu" au Venezuela.

Luis Almagro a présenté sa demande d'une réunion d'urgence à l'ambassadeur du Belize, Patrick Andrews, qui tient la présidence tournante du Conseil permanent.

Selon sa charte, l'OEA autorise son secrétaire général ou un gouvernement à convoquer une séance extraordinaire en cas "d'altération de l'ordre constitutionnel qui affecte gravement l'ordre démocratique" d'un Etat membre. Les membres doivent alors mettre en oeuvre des démarches diplomatiques visant à rétablir l'ordre démocratique, qui peuvent aboutir dans les cas les plus extrêmes à la suspension du pays de l'organisation. 

La Commission interaméricaine des droits de l'Homme (CIDH), organisation également basée à Washington, a rejoint vendredi le concert de critiques envers Caracas, dénonçant une "usurpation des fonctions du pouvoir législatif" et "l'annulation de facto du vote populaire" de la part de la Cour suprême. 

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