Rencontre Obama - dalaï lama : colère à Pékin

15/06/2016
Rencontre Obama - dalaï lama : colère à Pékin

Le dalaï lama

Le président Barack Obama recevra le dalaï lama mercredi à la Maison Blanche, a annoncé l'exécutif américain, une rencontre qui a immédiatement suscité la ferme opposition de Pékin.

Ce tête-à-tête avec le chef spirituel des Tibétains, qui n'aura pas lieu dans le Bureau ovale mais dans la Salle des cartes, ne sera pas ouvert à la presse, a précisé mardi la Maison Blanche dans l'agenda quotidien du président.

Nous avons pris note des informations sur cette rencontre privée, a déclaré mercredi le porte-parole de la diplomatie chinois, Lu Kang, selon qui Pékin a entrepris une démarche solennelle auprès de la partie américaine et exprimé sa ferme opposition à la rencontre.

Si une telle réunion se tient, elle enverra un mauvais signal aux forces séparatistes recherchant l'indépendance du Tibet et affectera la confiance mutuelle et la coopération avec Washington, a ajouté le porte-parole, réitérant la position traditionnelle chinoise en la matière. 

Barack Obama et le chef religieux se sont déjà rencontrés à plusieurs reprises.

En février 2014, la Maison Blanche avait pris soin de souligner que ce dernier était reçu en tant que chef spirituel et culturel respecté internationalement, sous-entendant qu'il n'était pas convié en qualité de dirigeant politique. Cette rencontre avait également été fermée à la presse.

En dépit de ces précautions de forme, Pékin avait immédiatement qualifié l'entrevue de grossière ingérence dans ses affaires intérieures.

Cela concerne la politique d'une seule Chine, a encore déclaré le porte-parole chinois mercredi.

Selon lui, le dalai lama n'est pas une pure figure religieuse. C'est un exilé politique engagé depuis longtemps dans des activités séparatistes sous couvert de religion.

Pékin fait systématiquement pression sur tous les gouvernements désireux de rencontrer le chef spirituel tibétain.

Officiellement en retrait de l'action politique, le dalaï lama appelle à davantage d'autonomie pour le Tibet plutôt qu'à une indépendance formelle. 

De nombreux Tibétains dénoncent la répression de leur religion et de leur culture, estimant par ailleurs ne pas profiter du développement économique de leur région.

En mars 2014, le dalaï lama s'était de nouveau rendu à Washington, où il jouit d'une réelle popularité des deux côtés de l'échiquier politique, pour prononcer la traditionnelle prière qui ouvre une session du Sénat.

Lors d'une rencontre avec les élus, il avait exhorté Washington à défendre avec confiance la démocratie. Vous êtes la nation à la tête du monde libre, avait lancé le chef religieux.

Début 2015, toujours dans la capitale américaine, M. Obama avait rendu un hommage appuyé au dalaï lama, un ami, lors d'un discours en sa présence, même si aucune rencontre n'avait alors été organisée.

Il est un exemple puissant de ce que la compassion signifie, il est une source d'inspiration qui nous encourage à parler en faveur de la liberté et de la dignité de tous les êtres humains, avait déclaré le président américain.

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