Le Togo étoffe son dispositif diplomatique

01/01/2016
Le Togo étoffe son dispositif diplomatique

Robert Dussey

Ouverture de nouvelles ambassades, rôle très actif au sein des grandes organisations internationales, tenue d’un sommet de l’Union africaine à Lomé en 2016, mobilisation de la Diaspora, la diplomatie togolaise est de plus en plus présente et ses actions sont visibles. Une stratégie qui permet au Togo de gagner en prestige, en influence et en retombées économiques.

Le Togo est à l’offensive sur le front diplomatique après des années de relative discrétion 

Robert Dussey : La carte diplomatique s’est singulièrement étoffée cette année avec l’établissement des relations diplomatiques avec le Kirghizstan, le Sri Lanka, les Seychelles et le Chili ainsi que l’ouverture de nouvelles représentations diplomatiques en Afrique du Sud, au Maroc et au Brésil. Cette présence s’inscrit dans une dynamique de consolidation de notre implantation au Maghreb et en Afrique australe. 

Parallèlement, nous avons procédé au renforcement des missions existantes.

En 2016 nous envisageons d’ouvrir des ambassades en Italie et au Sénégal ou en Côte d’Ivoire.

Le ministère des Affaires étrangères est également mobilisé dans la perspective du prochain sommet de Lomé sur la sécurité maritime (prévu en 2016, ndlr).

Nous avons, en ce sens, organisé à New York en septembre dernier, en marge de la 70e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, un événement parallèle qui a mobilisé de nombreux pays et partenaires. Présidé par le Chef de l’Etat, cette rencontre a suscité l’adhésion de la communauté internationale pour l’organisation du sommet et son engagement à lutter contre la piraterie et à œuvrer pour une meilleure gestion du phénomène de l’immigration clandestine.

Je tiens également à saluer l’élection de notre pays au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU pour la période 2016-2018, résultante des actions de la diplomatie togolaise.

Je voudrais aussi rappeler l’engagement remarquable du président de la République dans la gestion de l’épidémie du virus Ebola en Afrique de l’Ouest. Sa gestion du mécanisme de coordination de la Cédéao a été reconnue par ses homologues lors du sommet de l’organisation qui s’est déroulée le 17 décembre dernier à Abuja.

Lors de la dernière Assemblée générale de l’ONU, à laquelle participait Faure Gnassingbé, le Togo a été associé au processus de préparation de l’Agenda de développement post-2015. Avec Bélize, il bénéficiera d’une expérimentation de la nouvelle approche en matière de planification du développement.

Enfin, je tiens à signaler que notre pays a franchi une étape décisive dans le processus devant conduire à son éligibilité complète au  Millennium Challenge Account. Avec l’obtention du programme dit de seuil, il pourra recevoir du Congrès américain un appui de près de 40 millions de dollars.

Votre pays réclame-t-il toujours une réforme du Conseil de sécurité ?

Robert Dussey : La réforme est possible et nécessaire. L’Afrique doit disposer de sièges permanents avec droit de véto afin de représenter plus d’un milliard d’habitants. La situation actuelle est tout simplement une injustice qu’il faut corriger.

Le principe de diplomatie économique est-il toujours d’actualité ?

Robert Dussey : Plus que jamais. Notre diplomatie est effectivement axée sur le développement économique à travers le renforcement de la coopération avec nos partenaires traditionnels et surtout la conquête de nouveaux marchés.

Dans ce cadre, nous avons mené, de concert avec la Chambre du commerce et d’industrie du Togo (CCIT), des missions dans plusieurs pays, notamment au Maroc, en Thaïlande, en Australie, au Brésil. Ces visites ont permis de présenter aux investisseurs étrangers les opportunités d’affaires dans notre pays.

Il nous paraît essentiel d’accompagner les entreprises togolaises dans leur prospection, de les inciter à saisir de nouvelles opportunités afin d’être plus compétitives sur le plan régional et international.

Où en sont les relations avec les partenaires traditionnels ?

Robert Dussey : Nos partenaires sont sensibles aux progrès accomplis. Sur le plan de la coopération bilatérale, tout va bien. La Chine, l’Allemagne, la France, les Etats-Unis, le Japon, l’Inde, l’Egypte, la Corée du sud, entre autres, appuient le Togo dans divers domaines comme le commerce, l’éducation, la santé, la décentralisation, les transports, le secteur privé, la société civile.

Avec la Thaïlande et l’Arménie, nous avons signé des accords qui nous permettront d’étendre les secteurs de coopération 

De multiples projets ont fait l’objet de signature d’accords, à l’instar de l’ African Training and Management Services pour le développement du secteur privé et celui de la construction de deux ponts à Kara et Koumongou.

L’Union européenne, l’Union africaine, l’ONU, la BAD, le FMI, la Banque mondiale apportent également leur appui. La tenue régulière de missions d’évaluation avec ces partenaires témoigne du dynamisme de la coopération multilatérale.

La 16ème session du Dialogue Togo-UE en novembre dernier illustre la qualité de cette coopération.

A cela, s’ajoutent les conférences Inde-Afrique et Chine-Afrique qui sont un parfait exemple de la vitalité de la coopération Sud-Sud. 

Votre ministère développe de nombreuses initiatives en direction de la Diaspora. Pourquoi cette soudaine sollicitude ?

Robert Dussey : Le gouvernement accorde effectivement une attention particulière à la Diaspora. Elle représente un levier de développement, une mine d’expériences diverses et variées qu’il faut valoriser.

C’est la raison pour laquelle, par exemple, nous organiserons en janvier prochain ‘Réussites Diaspora’, une initiative qui vise à récompenser les talents et les réussites des togolais de l’étranger qui se sont distingués dans les domaines de la science,  de la recherche, de l’éducation, de la santé, de l’humanitaire, des médias, de l’économie, des affaires ou encore des nouvelles technologies. 

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