Grèce : le compte à rebours est enclenché

18/03/2015
Grèce : le compte à rebours est enclenché

Yanis Varoufakis, le ministre grec des Finances

Le temps est compté pour la Grèce, a estimé mercredi le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, jugeant aussi qu'il devenait de plus en plus difficile de trouver des solutions aux problèmes d'Athènes dont les coffres sont vides. 

Moi, et tous ceux qui suivent cela, nous avons tous l'impression que le temps est compté pour la Grèce, a déclaré le ministre au cours de la conférence de presse de présentation de son projet de budget 2016 à Berlin. 

Il va être de plus en plus difficile de trouver des solutions, c'est cela le gros souci, a-t-il ajouté, à la veille d'un sommet européen à Bruxelles et à un moment où spectre d'une sortie de la Grèce de la zone euro recommence à agiter les esprits. 

M. Schäuble a refusé d'endosser la responsabilité d'un enveniment des relations entre Berlin et Athènes, qui ont atteint la semaine dernière un plus bas quand le gouvernement grec s'est plaint de propos du grand argentier allemand. 

Je n'ai aucune connaissance de déclarations impolies de ma part à l'encontre de quelque politique grec que ce soit, a-t-il dit, tandis que son confrère à l'Economie, Sigmar Gabriel, appelait à rationaliser le débat. 

Il ne s'agit pas de Grèce contre Allemagne, a-t-il dit, mais de maintenir ensemble la stabilité de la zone euro. Il a redit son énorme respect pour ce que la population grecque a enduré ces dernières années, sur fond de déroute de l'économie de la Grèce.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a également fait part de son inquiétude mercredi à Bruxelles. Je reste inquiet, je ne suis pas satisfait des progrès réalisés au cours des derniers jours et je voudrais que les uns et les autres se ressaisissent, a-t-il lancé, après des propos similaires la semaine dernière.

Les discussions techniques se multiplient ces derniers jours à Bruxelles et à Athènes pour avancer sur le programme de réformes de la Grèce et envisager des solutions aux problèmes de liquidités de ce pays, mais elles patinent sérieusement. 

Nous devons trouver des conditions acceptables par tous, a estimé de son côté Pierre Moscovici, le commissaire européen aux Affaires économiques. Les conditions en question sont celles posées par l'Eurogroupe du 20 février, quand il a été décidé de prolonger jusqu'à fin juin le programme de financement de la Grèce en échange de réformes à détailler d'ici à fin avril. 

C'est à ces conditions que la Grèce doit rester dans la zone euro, a précisé le commissaire européen, pour qui une sortie de ce pays de l'union monétaire mettrait en danger la zone euro. Si un pays sort, on se demandera immédiatement +qui est le prochain ?+, a-t-il souligné.

Yanis Varoufakis

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