Prochaines frappes britanniques sur la Syrie

02/12/2015
Prochaines frappes britanniques sur la Syrie

Londres est déjà engagé dans la guerre en Syrie via le renseignement

Le Parlement britannique devrait autoriser mercredi, sauf surprise, des frappes aériennes contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie. Il répond ainsi aux demandes de la France, dans la foulée des attentats de Paris.

Le débat, qui doit commence à 11H30, promet d'être long et houleux, alors que le Premier ministre conservateur David Cameron a taxé les opposants aux frappes de "sympathisants terroristes".

Ce commentaire, qualifié d'"insulte désespérée" par un porte-parole du leader pacifiste du Labour Jeremy Corbyn, risque de braquer les députés travaillistes, dont certains se sont pourtant rangés à l'opinion de David Cameron.

Bien qu'opposé aux frappes, Jeremy Corbyn a décidé de ne pas imposer de consigne de vote à son parti pour éviter une rébellion ouverte de ses troupes très divisées sur la question. Le gouvernement se montre confiant sur l'issue du vote, qui devrait intervenir aux alentours de 22h00 (23h00 suisses).

"Je développerai mes arguments et j'espère que le plus grand nombre possible de députés me soutiendront", a dit M. Cameron mardi. Le chef du gouvernement devra notamment répondre aux inquiétudes sur les conséquences de telles frappes pour la sécurité du pays, même s'il répète régulièrement que le Royaume-Uni fait déjà face à une "grave menace" des djihadistes.

Le soutien de l'opinion publique, encore marquée par les guerres impopulaires menées en Afghanistan et en Irak, est toutefois en recul: d'après un sondage de l'institut You Gov, publié mercredi dans le Times, 48% des sondés soutiennent une intervention en Syrie, contre 59% la semaine dernière.

De plus, la commission parlementaire des Affaires étrangères, qui avait publié début novembre un rapport contre des raids aériens en Syrie, s'est de nouveau prononcée contre mardi, doutant notamment de son légalité et de son efficacité. Le Royaume-Uni avait déjà voté contre des frappes en Syrie fin août 2013 - à l'époque contre le régime de Bachar al-Assad.

Londres est déjà engagé dans la guerre en Syrie via le renseignement et le ravitaillement en carburant des avions de ses alliés. "Une participation aux frappes sera importante symboliquement, utile opérationnellement, mais elle ne changera pas le cours de la guerre", résume l'expert militaire Malcolm Chalmers.

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