Russie : stabilité et confiance

22/06/2016
Russie : stabilité et confiance

Renforcement des bases démocratiques

Le président russe Vladimir Poutine a insisté mercredi devant les députés en fin de mandat sur la nécessité d'assurer la stabilité et la confiance, à trois mois de législatives qu'il veut ouvertes alors que les élections précédentes ont été suivies de manifestations sans précédent.

Il est très important que toutes les forces politiques reconnaissent leur responsabilité pour le maintien de la stabilité de la société et recherchent, lors des élections, non pas des résultats en soi, mais la confiance des citoyens à l'égard du résultat, a déclaré le chef du Kremlin devant la Douma, la chambre basse du Parlement, qui achève ses travaux.

Je suis convaincu que la stabilité et la confiance constituent la base, les facteurs clés du succès du développement du pays, a-t-il poursuivi.

La Douma est actuellement dominée par le parti au pouvoir Russie Unie, qui part favori des législatives du 18 septembre. Les autres mouvements représentés au Parlement, les communistes, les nationalistes ou les libéraux, votent en grande majorité les lois présentées par le gouvernement.

Le scrutin se tient dans un contexte en apparence paradoxal puisque Vladimir Poutine bénéficie d'une popularité considérable tandis que le gouvernement et les députés ont vu leurs cotes de confiance s'effriter (49% d'opinion favorable pour le premier et 42% pour les seconds selon le centre Levada). Le pays traverse sa plus longue récession depuis le début du siècle à cause du plongeon des prix du pétrole et des sanctions imposées par les Occidentaux à cause de la crise ukrainienne.

Le président a salué le travail considérable, le patriotisme et l'unité des députés notamment lors de l'intégration de la Crimée en mars 2014. Il les a remerciés pour leur travail visant à renforcer la sécurité du pays dans un contexte où l'Otan emploie une rhétorique agressive au lieu de favoriser le dialogue contre le terrorisme.

Il leur a demandé de faire tout leur possible pour que les élections se déroulent de manière honnête, ouverte, dans un climat de respect mutuel. Je vous demande qu'elles ne tournent pas à la lutte d'informations compromettantes mais à une lutte d'idées qui doivent renforcer notre pays et augmenter le niveau de vie, a insisté le président.

L'opposition libérale au Kremlin, absente du Parlement, avait dénoncé des irrégularités grossières lors des législatives de fin 2011, provoquant des manifestations sans précédent depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine quelques mois avant son retour au Kremlin, après quatre ans au poste de Premier ministre.

Ces protestations avaient été durement réprimées et ont été suivies d'un tour de vis à la société civile russe.

Vladimir Poutine a assuré que les lois adoptées par la Douma avaient permis de renforcer les bases démocratiques, augmenter la transparence et l'efficacité (du système politique) et établir des standards plus élevés de concurrence politique.

Il existe actuellement dix fois plus de partis politiques qu'il y a cinq ans, mais nous comprenons bien que la qualité du système politique ne se mesure pas à la quantité de partis mais à leur capacité à influer sur la résolution des problèmes qui inquiètent les gens, a-t-il estimé.

M. Poutine a récemment placé à la tête de la commission électorale centrale russe l'ex-déléguée aux droits de l'homme auprès du Kremlin, Ella Pamfilova, pour remplacer Vladimir Tchourov, accusé par l'opposition d'avoir manipulé les résultats de plusieurs élections. Lors de sa prise de fonction, Mme Pamfilova a dire vouloir faire en sorte que tous les Russes aient confiance dans les élections, qu'ils participent aux scrutins et sentent que la situation dans le pays dépend vraiment d'eux.

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