Russie : vers une prolongation des sanctions européennes ?

14/12/2015
Russie : vers une prolongation des sanctions européennes ?

La prolongation des sanctions semble acquise

Les dirigeants de l'Union européenne vont très probablement débattre en fin de semaine à Bruxelles des sanctions économiques contre la Russie, dont la prolongation ne semble toutefois faire aucun doute.

La décision de proroger les sanctions, prises dans le cadre du conflit ukrainien, aurait dû être actée sans débat la semaine dernière par les ambassadeurs des 28 Etats membres, mais elle a été reportée à la demande de l'Italie.

Je crois comprendre que cette question sera pour le Conseil européen qui a lieu jeudi, comme cela a toujours été le cas pour les sanctions contre la Russie, a déclaré la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, en arrivant à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE lundi à Bruxelles.

Politiquement (...) l'évaluation générale aujourd'hui est qu'on va clairement vers une prolongation des sanctions imposées depuis l'été 2014 en raison du soutien présumé de Moscou aux séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine, qui arrivent à échéance fin janvier, a affirmé Mme Mogherini à la fin de la réunion. 

Plusieurs capitales, à commencer par Berlin et Paris, souhaitaient éviter que les chefs d'Etat et de gouvernement européens aient à se pencher directement sur ce dossier lors de leur sommet à Bruxelles. 

Car ce débat survient au moment où, malgré les tensions avec Moscou sur la crise ukrainienne, l'UE et les Etats-Unis cherchent à obtenir de la Russie, qui soutient militairement le régime syrien de Bachar al-Assad, un engagement en faveur d'un règlement politique du conflit en Syrie, considéré comme à l'origine de la crise des migrants et des attentats de Paris.

Début décembre, la prolongation pour six mois de ces mesures visant des pans entiers de l'économie russe (banques, pétrole, industrie de défense) semblait acquise, et elle devait être confirmée au niveau des 28 ambassadeurs de l'UE mercredi.

Mais à la dernière minute le gouvernement italien a demandé que la question soit débattue au plus haut niveau politique, sans pour autant contester sur le fond la nécessité de prolonger le régime de sanctions dans l'attente de la mise en oeuvre de plusieurs dispositions des accords de Minsk visant à régler le conflit.

Les Européens attendent notamment de voir comment se déroulent les élections dans les territoires tenus par les séparatistes, attendues au premier semestre 2016.

Même si les choses vont dans la bonne direction sur le terrain grâce à un cessez-le-feu globalement respecté et au retrait des armes légères de la ligne de front, on est toujours loin d'avoir une pleine mise en oeuvre de ces accords, a souligné lundi Mme Mogherini.

Le sommet de jeudi et vendredi s'annonce très chargé. La lutte contre le terrorisme, la crise migratoire et les demandes de la Grande-Bretagne en amont d'un référendum sur l'appartenance du pays à l'UE sont notamment au menu.

Par conséquent la question des sanctions devrait être évacuée très rapidement, probablement jeudi. Je ne prévois pas une grande discussion, a précisé le ministre italien des Affaires étrangères Paolo Gentiloni.

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