Ukraine : pas d'avancée dans les pourparlers

11/05/2016
Ukraine : pas d'avancée dans les pourparlers

Sergueï Lavrov

Des pourparlers mercredi à Berlin entre l'Ukraine, la Russie, l'Allemagne et la France pour tenter de faire avancer le processus de paix en Ukraine se sont soldés sans percée notable, notamment sur l'épineuse question des élections dans l'Est du pays.

Aujourd'hui, le bilan est resté mitigé, a déclaré le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier à l'issue d'une réunion d'environ trois heures avec ses homologues français, ukrainien et russe. La veille il s'était impatienté face au rythme d'escargot qu'avait pris le processus de paix. 

Les discussions sur le processus politique (de règlement du conflit) ont été difficiles et sans percée, a reconnu M. Steinmeier, même s'il s'est réjoui que Moscou et Kiev aient travaillé de façon plus étroite dans le but d'un maintien du cessez-le-feu, décidé fin avril pour la Pâques orthodoxe.

Selon lui, un progrès a néanmoins été enregistré dans le domaine de la sécurité, notamment en ce qui concerne l'échange d'informations le long de la ligne de contact ou de nouvelles consultations entre l'OSCE et des experts militaires.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Pavlo Klimkine, a rejeté sur Moscou la faute du piétinement des négociations, déplorant l'absence de volonté d'avancer des Russes.

J'ai dit à (Sergueï) Lavrov (son homologue russe, ndlr) que nous sommes capables d'écrire la législation (électorale) ukrainienne nous-mêmes et que nous n'avons besoin d'aucun conseil, a-t-il indiqué.

De son côté le ministre russe a estimé que les pourparlers n'avaient pas connu de percée faute d'un dialogue direct entre Kiev et les séparatistes.

Nous n'avons pas pu avancer concrètement sur ces problèmes car ces problèmes doivent se régler dans le cadre d'un dialogue direct entre Kiev, Donetsk et Lougansk, a-t-il dit selon l'agence Interfax.

Avant la rencontre, M. Steinmeier avait pourtant espéré des avancées sur la tenue d'élections locales dans l'Est ukrainien, qui nécessitent une nouvelle loi électorale votée à Kiev, alors que l'Ukraine insiste sur la stabilisation de la situation sécuritaire avant d'organiser un scrutin.

L'Ukraine craint que Moscou ne se serve des élections pour déstabiliser encore l'Est et veut des garanties que le scrutin soit libre et sans violences. Nous avons besoin de vraies élections, pas d'une nouvelle farce, avait dit avant de quitter Kiev Pavlo Klimkine.

La situation sur le terrain reste volatile : fin avril, en dépit d'un nouveau cessez-le-feu visant à renforcer la trêve déjà conclue en septembre, un soldat ukrainien et deux séparatistes pro-russes ont été tués dans des affrontements.

L'Ukraine est en proie depuis deux ans à un conflit opposant son armée à des rebelles séparatistes pro-russes. Selon Kiev et les Occidentaux, ces séparatistes sont soutenus militairement par la Russie, ce que Moscou dément. Le conflit a fait près de 9.300 morts et plus de 1,5 million de déplacés depuis avril 2014.

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