Syrie : le sort de Bachar ne doit pas bloquer un règlement du conflit

16/12/2015
Syrie : le sort de Bachar ne doit pas bloquer un règlement du conflit

Ban Ki-moon

Il est inacceptable que le sort du président syrien Bachar al-Assad puisse bloquer les avancées vers un règlement politique, a affirmé mercredi le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, deux jours avant une réunion multilatérale à New York sur la Syrie.

En principe il revient au peuple syrien de prendre une décision sur l'avenir du président Assad mais je crois aussi qu'il est inacceptable qu'une solution de cette crise dépende du sort d'un seul homme, a déclaré M. Ban lors d'une conférence de presse.

Il a noté que certains pays évoquaient la possibilité que le président syrien garde un rôle pendant quelques mois après le début d'une transition. 

Mais cela doit être décidé plus tard, a-t-il plaidé.

M. Ban a insisté sur l'urgence d'instaurer un cessez-le-feu sur tout le territoire syrien dès que possible. Cela aidera, a-t-il dit, le processus politique et permettra aux humanitaires de livrer de l'aide aux millions de Syriens qui en ont urgemment besoin.

Il s'exprimait à deux jours d'une réunion ministérielle internationale sur la Syrie à New York où le sort du chef de l'Etat syrien, élément crucial d'un règlement, sera évoqué. Les Occidentaux insistent pour que Bachar al-Assad quitte le pouvoir avant la fin d'une transition politique en Syrie alors que la Russie et l'Iran, alliés de Damas, sont réticents.

La conférence de New York s'inscrit dans le processus dit de Vienne, par lequel 17 pays, y compris la Russie et l'Iran, étaient tombés d'accord le 14 novembre sur une feuille de route politique pour la Syrie.

Ce document prévoit une rencontre à compter du 1er janvier entre représentants de l'opposition et du régime, un gouvernement de transition dans les six mois, et des élections dans les 18 mois. La recherche d'un cessez-le-feu est aussi mentionnée dans le texte de Vienne.

Après cette réunion sur la Syrie au Palace Hotel de New York, le Conseil de sécurité doit adopter vendredi après-midi une résolution qui appuie le processus de Vienne, a précisé l'ambassadrice américaine à l'ONU Samantha Power.

Le processus de Vienne a fait des progrès tangibles pour rapprocher les points de vue, a expliqué Mme Power à des journalistes. Nous voulons que le Conseil entérine ce processus et les décisions prises (à Vienne) et accélère le mouvement vers une solution à la guerre qui a fait plus de 250.000 morts et des millions de déplacés.

Il s'agit aussi de convaincre les protagonistes sur le terrain que ce processus est différent des précédents efforts de paix infructueux en Syrie, notamment à Genève en 2012 et début 2014.

Selon l'ambassadrice, le Conseil, souvent très divisé sur la question syrienne, va pour la première fois à un très haut niveau faire la démonstration de son unité autour de la nécessité de mener à bien une transition politique et de mettre en déroute le groupe Etat islamique.

Elle s'est déclarée confiante en une adoption de la résolution.

A Washington, le porte-parole du département d'Etat John Kirby a vanté la présence prévue dès jeudi soir à New York de son ministre John Kerry tout juste rentré de Moscou, où il a tenté de rapprocher les positions entre Américains et Russes.

A New York, les grandes puissances discuteront des prochaines étapes dans l'effort pour instaurer un cessez-le-feu national et, en parallèle, des négociations sur la transition politique pour mettre fin au conflit, tout en intensifiant la lutte contre Daech, a résumé M. Kirby.

Et alors que la diplomatie américaine est critiquée pour avoir au cours des derniers mois mis de l'eau dans son vin sur le départ immédiat du président syrien, son porte-parole John Kirby a réaffirmé que personne n'avait abandonné l'idée qu'Assad devait partir.

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